Une mise à l'épreuve sur les premières 24 heures...
Après nos deux fantastiques journées passées à Edimbourg (voir article), on arrive à l'agence de location de camping-car, on comprends que c'est une journée chargée pour le loueur et qu'il va falloir patienter un peu...on récupère donc notre engin avec 1h30 de retard, et après de nombreuses (mais rapides pour des néophytes) explications, nous voilà livrés à notre propre
sort.
C'est donc seuls, sous une pluie battante, avec la nuit qui menace d'arriver rapidement que nous vivons nos premiers moments de conduite à gauche, dans un camion de
plus de 8m de long...
Gros stress mêlé d'excitation pour cette première session conduite !
Nous étions sensés dormir à Glencoe la 1ère nuit mais la nuit tombe vite et sous la pluie, c'est trop dangereux pour une
première journée donc au bout d'une heure, on décide de s'arrêter. C'est l'avantage du camping-car qui nous offre la liberté de dormir où l'on veut. Mais maintenant il nous faut tout de même
dénicher un emplacement et de nuit sous la pluie, la tâche n'est pas si simple...
On trouve un spot, au bord d'une rivière qui fait beaucoup de bruit (mais on fait plus désagréable), en se demandant tout de même si c'est vraiment autorisé et ce qu'on va découvrir au
réveil le lendemain matin...
Malgré la fatigue, je ne dormirai pour ma part que d'un oeil cette première nuit, entre le bruit de la pluie battante sur la carrosserie et la désagréable sensation qu'à tout moment, quelqu'un peut arriver pour nous dire de quitter les lieux...
Mais il n'en sera rien, la nuit se passe et nous nous réveillons le lendemain matin, un peu fatigués et toujours sous la pluie (c'est pour cela que je n'ai même pas pris de photos...) mais dans un environnement pas si hostile.
La découverte du fameux Jacobite Steam Train (ou Poudlard Express)
Et oui en Ecosse, les fans d'Harry Potter peuvent réaliser un rêve, celui de faire un trajet dans un train ressemblant à 2 gouttes d'eau au Poudlard Express. Il faut cependant savoir que les places sont chères, au 2 sens du terme, et qu'il faudra donc anticiper vos réservations et prévoir le budget dans votre voyage. Nous concernant le train était complet sur nos dates mais ce ne fût pas une grosse déception car faire l'aller retour nous aurait pris une journée complète, et il y a d'autres façons d'admirer ce train qui nous convenaient très bien.
Après notre "formidable" première nuit en camping car, nous sommes partis relativement tôt en direction de la gare de Fort William, qui se trouvait encore à 1h45 de là où nous avons dormi. Le but était d'être à la gare un peu avant le départ du train mais nous nous sommes vite rendu à l'évidence que l'on attendrait pas notre but à temps. La conduite à gauche, sous la pluie, dans un camping car demande énormément de vigilance et il est très difficile de respecter les temps de trajet annoncés. Tant pis on se dit qu'on tentera peut être notre chance au retour du train en fin de journée.
On prend tout de même la direction de Fort William, traversant les paysages sublimes du Loch Lomond, un peu gâchés par la pluie battante mais qui nous donne un bel aperçu de ce qui nous attend par la suite.
Je fais mes premiers essais de conduite du camping-car, à 2 à l'heure mais ça va à peu près et je me rend compte que ça me stresse finalement moins qu'en mode passager où j'ai l'impression que le bas côté est toujours très très proche...
On déjeune dans les environs. On ne se résouds pas à sortir faire une rando malgré la beauté des environs car sous cette pluie, cela parait inhumain. Session devoirs/lecture/musique...ça fait du bien aussi !
A 15h30, direction gare de Fort William, où par chance, on pourra admirer le Poudlard Express rentrant en gare, et même enfreindre les règles et rentrer dans un compartiment 1ère classe, la classe !! Séance photos sous toutes les coutures, avant d'aller le voir le lendemain passer le pont de Glennfiman .
On reprend la route pour justement avoir le temps de trouver un emplacement pour la nuit au plus proche de Glennfiman pour être certains cette fois-ci d'être à l'heure pour le passage du mythique train sur la non moins mythique passerelle à 10h45.
On peine encore un peu à trouver un emplacement. On capitule donc en s'installant dans une petite allée, un peu trop proche de la route à notre goût mais relativement bien cachés derrière un gros rocher, et à côté d'un petit point d'eau. Quoi qu'il arrive, il pleut tellement que l'on ne voit et n'entend rien...
Soirée jeu et bon petit dîner pour se consoler de cette journée un peu assombrie par la météo.
Après une nuit pas trop mauvaise (et bien meilleure que cela veille), on est réveillé par le doux bruit des voitures, ce qui est plutôt une bonne nouvelle car cela
signifie qu'après 36h, la pluie s'est enfin arrêtée...
On se rend directement sur le parking du départ de la balade de Glennfiman pour prendre notre petit déjeuner sereinement en attendant l'heure du passage du train. British breakfast pour les enfants et plus classique pour nous. Le temps se maintient, gris mais sans pluie, avec même quelques minutes d'éclaircies dans la matinée, et vu ce que nous venons de traverser, on apprécie au centuple !! Après 20 minutes de marche, on arrive au superbe point de vue nous permettant d'observer le viaduc d'en haut. Le panorama est sublime et on retrouve les couleurs qu'on a pu entrevoir au travers des gouttes la veille. Tout est roux, sans doute en grande partie grâce aux fougères qui tapissent le sol mais ce genre de teinte n'existe pas dans nos paysages français et rend le décor assez surréaliste.
Quand le train arrive, on profite et on immortalise la scène : le train, la fumée, le bruit, les paysages vallonés, les couleurs, tout est beau.
On profite du temps qui semble se stabiliser pour poursuivre notre balade un peu plus haut, nous permettant très rapidement d'atteindre un lac, sublime aussi.
On redescend vers la gare de Glennfiman, où, surprise, on retrouve notre Jacobite train. On reste encore un moment à observer les manœuvres du conducteur en attendant qu'il reparte.
La suite du voyage nous permet de continuer à rêver que l'on est dans le train puisque la route empruntée entre Fort William et Mallaig suit celle du chemin de fer, et est réputée pour être l'une des plus belles d'Ecosse, longeant des lochs, des décors côtiers et de sublimes plages.
Petite pause entre Arisaig et Mallaig, où se succèdent différentes petites plages de sable blanc, appelées les Silver Sand of Morar (plages argentées). Déjeuner face à la mer, puis balade sur la plage, jeu dans le sable et petit café posé sur un rocher.
Ça y est, la journée difficile d'hier est presque oubliée...
Avant la prochaine mésaventure...On se rend compte avec déception que le ferry pour l'île de Skye est complet pour les 5 prochains jours. Moi qui anticipe tout, je n'avais pas pris la précaution de réserver car entre la période, le Covid et le Brexit, je pensais qu'aucune réservation ne serait nécessaire, à tord. Heureusement il est possible de se rendre sur l'île de Skye par la route en traversant le pont de Kyle of Locklash, mais cela rallonge considérablement la route, ce qui nous obligera pour plus de quiétude à couper la route en deux. Il faudra donc encore patienter une journée avant de découvrir la mystérieuse Ile de Skye...
Ce soir, c'est grand luxe, nuit au camping ! Une obligation au moins tous les 3 jours pour gérer "l'intendance" du camping-car, je ne rentrerai pas dans les détails ;-)
On jette notre dévolu sur un camping à Fort William, près du lac Linnhe, l'endroit est très sympa et on apprécie aussi de ne pas avoir à chercher
un emplacement. Comme il fait encore jour, on aura même le temps de faire un petit tour du lac, puis temps calme/devoirs pour tout le monde.
Bonne soirée et bonne nuit pour tout le monde, bien content de cette belle journée !
L'île de Skye tant méritée et attendue
Réveil après une grasse mat bien mérité (9h15 !), sous la grisaille
mais toujours pas de pluie...
On règle quelques points logistiques et on fait des petites courses à Fort William
pour être 100% autonome pendant les 2 jours qui suivront.
Nous voilà enfin en route vers l'île de Skye, mais , comme si décidément, le destin ne voulait pas que nous nous y rendions, ce que je craignais depuis le début arrive. En voulant trop serrer pour laisser passer une voiture, on estime mal les distances et rentrons dans un camion, réduisant notre rétroviseur en miette...la tuile ! Je me félicite d'avoir pour une fois souscrit à une assurance mais cela ne nous empêche pas d'être un peu perturbé par cet événement qui va encore réduire notre visibilité, qui n'était déjà pas optimale.
On s'arrête quelques minutes plus loin dans un garage pour faire le plein et voir comment on peut arranger notre rétro. Le monsieur, très sympa, nous dépanne d'une vitre de rétro, forcement beaucoup plus petite et nous arrivons tant bien que mal à la clipser et la scotcher pour que ça tienne au mieux. On repart tout content de notre opération quand à peine 200m plus loin (je vous assure que c'est véridique), rebelote ! Serrage trop à gauche et on rentre dans une voiture. Par miracle, la voiture (et bien sûr ses passagers) n'a rien du tout. On a tapé rétro contre rétro, ce qui a fini d'achever le notre mais il n'était plus à ça près...
Je reprends le volant pour laisser Patrick se remettre de ses émotions, et nous voilà
reparti vers Skye. Va-t-on finalement y arriver ??
Comme pour nous consoler, le temps se lève progressivement et finit par nous offrir un grand soleil. Il a du comprendre qu'on aurait pas survécu à un nouvel épisode
pluvieux dans ce contexte !
On traverse le fameux pont à Kyle of Locklash, et on s'arrête 5 minutes plus loin car avec toutes ces aventures, il est 15h et nous n'avons toujours pas déjeuné. Ramen et Carrot cake dans un cadre idyllique, face à la mer, contribue à faire redescendre un peu le stress...
Direction Baie de Talisker où on espère pouvoir se poser en bord de mer avant la nuit. Malheureusement la route n'est accessible qu'aux piétons donc on rebrousse chemin et fatigués de notre journée, on se gare sur un petit renfoncement en bord de route. Les paysages sont sublimes mais on espère ne pas être en infraction et ne pas être dérangés par le bruit des voitures le lendemain matin. Tant pis, on capitule pour aujourd'hui.
Temps calme/devoirs/rangements, et découverte d'un petit trésor coincé derrière la table et oublié par d'autres avant nous (bijoux, jouets et même quelques pièces !)
Repas, petit jeu et nuit bien méritée. On a hâte d'être à demain pour profiter enfin de cette magnifique île !!
Les journées suivantes sur la fabuleuse île de Skye
L’un des incontournables de l’île, c’est ses 40 degrés. Et ce n’est pas de microclimat dont il s’agit ici (même si de ce côté, encore une fois, nous sommes plutôt gâtés lors de notre passage à Skye), mais de whisky. La fameuse distillerie Talisker se visite, il est même possible de la voir avec des enfants s’ils ont plus de 10 ans, sans passer par l’étape dégustation. Malheureusement celle-ci est fermée, et n’ouvrira qu’au printemps prochain, mais nous en profitons pour faire une petite dégustation dans son bar extérieur et surtout, faire une balade sur la Talisker Bay, une magnifique plage de sable noir avec des algues gigantesques, un décor complètement fou !
À l’ouest toute ! Pour une nuit, nous posons notre camping-car à Nest Point, le point le plus à l’Ouest de l’île. Nous assistons à un superbe coucher de soleil avec l’impression d’être seuls au monde. On prend cette fois-ci notre apéro dehors devant ce spectacle incroyable, mais on ne trainera pas car le vent souffle et il ne fait pas bien chaud...C'est pour cela (et nous le comprendrons plus tard), que, bien que l’endroit soit idyllique, aucun camping-car n’est garé à proximité du nôtre…Le vent souffle en rafales toute la nuit, notre sommeil est aussi agité que notre maison, et les péripéties des jours précédents s’entremêlant à cela, je « rêve » toute la nuit que le camping-car tombe de la falaise…
L’île mérite vraiment le détour, nous faisons des randonnées extraordinaires dans des décors féériques. Nos coups de cœur sont les Fairy Pools avec ses cascades – Ninon, qui n’a jamais froid aux yeux et peut se baigner partout en profite pour plonger dans des bassins naturels – et Fairy Glen, un véritable pays de fées avec ses minuscules montagnes tapissées de mousse verte et son ambiance mystique. Malgré la pluie, la péninsule de Trotternish est aussi un grand moment, sauf pour Colas qui préfère nous attendre dans le camping-car, au sec. À flanc de falaise, à proximité des nombreux points d’eau, ce sont probablement les paysages les plus beaux qu’on ait vus ; derrière chaque virage, une nouvelle merveille.
Mais il est déjà temps de repartir – par le pont, ce qui était cette fois-ci dans nos plans initiaux…
Nos derniers jours écossais...
De retour sur le continent, le village de Plockton se visite bien, mais probablement mieux à la belle saison. Il est possible de louer des kayaks pour visiter une petite île en face, mais nous nous contentons d’une petite halte.
Difficile de ne pas être tenté par la région du Loch Ness, et c’est vrai que la route contournant le lac mythique est plutôt jolie, mais la réalité n’est pas vraiment à la hauteur de sa réputation.
Dores est une usine à touristes qui ne mérite pas particulièrement qu’on s’y attarde.
Nous prenons donc la direction de Glen Affric pour visiter le village de Tomich, avec ses petites maisons typiques du Seigneur des Anneaux…que nous ne parviendrons jamais à trouver, mystère de Hobbit !
Notre séjour touche à sa fin, nous passons notre dernière nuit dans une forêt effrayante, entourés d’arbres mousseux et éclairés à la bougie. Une ambiance parfaite
pour cette soirée d’Halloween.
Dernière petite randonnée humide le lendemain, récompensée par une bonne tradition écossaise dans la ville d'Inverness : un bon
Fish and chips !
Puis après une dernière nuit au camping, il est temps de dire adieu à notre petite maison roulante...
Nos coups de cœur
Les paysages, presque sans exception, avec comme grand gagnant, l’Ile de Skye. Ses Fairy Glen, Fairy Pools, sa Talisker Bay et sa péninsule de Trotternish.
Et bien sûr, nos soirées camping-car en famille. Avant la conduite du camping-car, c’était peut-être la promiscuité (surtout avec deux ados) qui nous inquiétait et bien de ce point de vue, c’était une vraie réussite. Les repas, jeux et même devoirs/lectures dans notre petite maison roulante resteront vraiment de supers souvenirs !
Si c’était à refaire ?
Une légère frustration de ne pas avoir eu suffisamment de temps pour se poser à chaque étape, d’autant plus que la conduite peut générer pas mal de tensions. Il nous a peut-être manqué 2 ou 3 jours sur notre séjour pour profiter pleinement. Notre rythme était assez soutenu, je préconiserais soit de prévoir un périple moins ambitieux, soit de partir au moins 10 jours, voire 15 pour prendre le temps de découvrir ce pays, surtout à cette période où les journées sont courtes. Il y a tellement de choses à voir…
Mais partir en petit week-end prolongé reste tout à fait envisageable ; dans ce cas, je conseillerais de passer du temps à Édimbourg qui vaut vraiment le détour, et d’ajouter juste une étape pour découvrir la nature qui est aux portes de la ville.
Pour les plus frileux concernant la météo, le mois de mai est sans doute la meilleure solution. Il pleut moins qu’en été et la pleine saison touristique n’a pas encore débuté. Mais l’avantage de partir en octobre, c’est que le voyage était très économique. Le seul inconvénient c’est qu’à cette période, les journées sont plus courtes ; déjà que nous ne sommes pas des grands lève-tôt, avec le camping-car, il faut prévoir d’être sur le lieu de campement avant la nuit, donc aux alentours de 17h pour ne pas galérer. Au printemps, les journées font 3 heures de plus, ce qui change pas mal la donne.
Les indispensables
Des vêtements de pluie, quand même…Il ne faut pas s’arrêter à la météo, mais il vaut quand même mieux prévoir un peu d’équipement, surtout si vous partez en camping-car, car rien ne sèche très vite dans ce petit habitacle !
Et pour nous, des jeux de société pour passer de super soirées en famille.
En conclusion
Nous avons vraiment été enchantés par ce pays et ne soupçonnions pas toutes ses merveilles. Certes, le voyage n’est pas donné - la nourriture et les logements peuvent atteindre les prix de Londres - mais ça reste un séjour bien plus abordable que l’Islande ou la Norvège, pour des paysages tout aussi incroyables. Le visiter en camping-car permet une réelle économie, des moments forts en famille et une totale sécurité, enfin presque...;-)