Comme traditionnellement pour l'anniversaire de mes enfants depuis quelques années, ils reçoivent un joli cadeau : un week-end seul(e) avec moi, pour une destination que je sélectionne avec Amour en fonction de leurs centres d'intérêt. Le cadeau que mon fils a eu pour ses 13 ans, à peine quelques jours après l'annonce du 1er confinement de mars 2020, a enfin pu voir le jour, près de 16 mois plus tard... Mais ça valait la peine d'attendre ! Au programme bonne nourriture et belles voitures, ses deux passions ;-) Et un peu de visites quand même, dans cette bien belle région d'Emilie Romagne...
1er jour : premier aperçu de Bologne
Contre toute attente, notre voyage se déroule avec une fluidité et une rapidité déconcertante (aucun contrôle, aucune vérification de test PCR ou Pass sanitaire...), no comment... Quoi qu'il en soit, on n'aura jamais été aussi vite rendus à destination et je ne vais pas m'en plaindre : départ des Yvelines à peine avant 10h et arrivée dans notre appartement en plein coeur de Bologne à 15h !
On découvre avec joie notre joli Bed & Breakfast : Good Morning Marsala, qui ne nous déçoit pas. Une propriété rénovée récemment avec beaucoup de goût, qui est depuis devenue une référence à Bologne pour son design intérieur et son hospitalité. Les chambres sont belles et spacieuses, l'espace commun très agréable, et la situation vraiment idéale, via Marsala, en plein coeur de la ville et à 5 minutes de la Piazza Maggiore et du quartier du quadrilatère. On comprend que le petit déjeuner se prendra dans leur annexe, 2 rues et 3 minutes plus loin, ce qui nous permettra de petit déjeuner sur un joli petit balcon, surplombant un grand jardin arboré et fleuri, vraiment très agréable.
Après avoir pris connaissance de lieux, on commence à déambuler sans but précis dans Bologne. On comprend vite pourquoi la ville est surnommée Bologne la Rouge, même si je crois qu'au delà de la couleur de ses mûrs, il y a aussi une connotation politique dans ce surnom. Il fait chaud mais c'est supportable et les arcades omniprésentes dans la ville permettent de se mettre à l'ombre facilement. C'est vraiment une spécificité architecturale de Bologne. On en trouve dans toute la Vieille Ville de Bologne, et même au delà. Elles totalisent au global plus de 40 km ! Cela donne à Bologne un caractère unique au monde et il est intéressant de s'attarder sur leurs couleurs différentes, leurs formes voutées ou plates, les colonnes sculptées ou non, les hauteurs différentes, l'intégration avec les façades des maisons, et les différents dessins et couleurs des sols en marbre.
On découvre la somptueuse Piazza Maggiore, la place principale de Bologne qui marque le coeur de la ville, entourée de somptueux palais. On en profite pour admirer la fontaine monumentale de Neptune, qui nous procure un peu de fraicheur avec ses éclaboussures.
On avance et on se retrouve au pied des tours Asinelli et Garisenda, les plus hautes tours de Bologne, devenues le symbole de la ville. On a du mal à savoir laquelle est la plus penchée des deux mais il est clair qu'elles ont un petit air de tour de Pise. La plus petite est d'ailleurs fermée au public, sans doute pour cette raison, alors que la plus grande (Asinelli) se visite et permet d'avoir une vue panoramique sur la ville.
Après une première "petite" glace à la gelateria Gianni, très bonne adresse au pied des tours, qui deviendra notre QG, nous nous offrons une petite séance
shopping, en longeant la via dell’Archiginnasio, avec la belle arcade du Paviglione, l’un des lieux de shopping les plus prisés de toute la
ville. Mon fils est très surpris de voir tous ces magasins en Italie ;-). Il y a même un Apple store, le rêve !! Il faut dire que sa seule expérience de l'Italie était la Sicile et les îles
éoliennes, certes un peu moins proches de nos référents...
Direction ensuite la Piazza San Stefano, très jolie place triangulaire, où il est très agréable de prendre un verre dans l'un des jolis bars. S'y trouve l'Abbaye San Stefano, une vraie merveille. Déjà très belle de l'extérieur, on ne peut pas soupçonner ce qui se cache derrière ses murs. Sept églises, construites au fil des siècles, sont comme imbriquées les unes dans les autres et forment une sorte de village. C'est le monument le plus antique de la ville et c'est vraiment un lieu superbe !
On commence à fatiguer de marcher et l'appel de l'Apéritivo commence à se faire sentir ;-) L'Aperitivo, c'est une institution à
Bologne, et le rêve pour mon fils. Le principe est simple, et très sympathique : On paye notre première consommation (Spritz pour moi et cocktail au gingembre sans alcool pour Colas) et on
a ensuite accès à volonté à un buffet présentant toutes sortes de spécialités italiennes chaudes ou froides. C'est très convivial et au final très économique car pour 20€, on aura bu un verre et
dîner à 2 ! J'avais repéré le Lab 16, via Zamboni car j'avais lu que leur buffet était gargantuesque. L'accueil était un peu particulier (pas forcement désagréable mais on se faisait très
difficilement comprendre en anglais) mais les boissons très bonnes, le buffet effectivement très varié (ce n'est pas de la cuisine gastronomique mais franchement c'était pas mal) et la terrasse
très agréable.
Une glace en guise de dessert (pas pour moi, j'essaie de limiter la casse ;-) et on retourne sur la Piazza Maggiore car on avait vu dans l'après-midi qu'il y avait un festival de cinéma en plein air. On capitule vite en voyant la queue (il faut à priori bien anticiper pour espérer avoir une place assise) mais on reste debout
derrière juste pour les premières minutes du film, l'ambiance est sympa et cette douce chaleur le soir fait un bien fou.
Retour dans notre belle chambre pour notre première nuit Italienne. Demain, journée forte en émotion !
2ème jour : Modène et les musées Ferrari
Premier petit déjeuner au Good Morning al teatro, qui propose aussi 3 chambres et sert les petits déjeuners des 3 chambres du Good Morning Marsala. On fait la
connaissance de nos hôtes qui nous accueillent très chaleureusement.
On apprécie ce délicieux petit déjeuner , varié et avec des produits de qualité (dont la créma de pistaccio, sorte de Nutella à la pistache, que Colas a
particulièrement adoré...).
Notre journée sera en grande partie consacrée à la visite des 2 musées Ferrari. C'est ce qui avait orienté mon choix pour cette destination.
C'est effectivement à Modène et Maranello, tout proche de Bologne, que les passionnés de voitures et de grande vitesse peuvent réaliser leur rêve. On peut
y visiter les 2 musées (très complémentaires), l'usine où sont construits ces exceptionnels engins, et pour vivre les mêmes sensations que les pilotes, on peut prendre le
volant d'un simulateur d'une Ferrari, voire même s'offrir un tour sur la piste de Maranello (mais pour cela il faut avoir son permis).
Pour rejoindre Modène de Bologne, c'est très simple. Des trains partent très régulièrement de la gare centrale de Bologne et en moins de 30 minutes, on se retrouve dans le centre de Modène.
On en profite pour se balader dans la ravissante ville de Modène, qui reste dans les mêmes tons que sa voisine Bologne, peut être même encore un peu plus rouge par endroit. La ville n'est pas très grande mais vraiment très agréable. Sa Piazza Grande, sur laquelle se trouve sa cathédrale (el Duomo di Modena) ainsi que son campanile (la Torre Ghirlandina) est très belle et les 3 édifices sont d'ailleurs classés au Patrimoine mondial de l'Unesco.
On boit un verre dans une petite ruelle puis on se dirige vers le marché Albinelli, un petit marché couvert abritant de nombreux stands fort appétissants. On s'approvisionne chez une petite mamy et on déjeune sur les petites tables mises à disposition dans le marché, très agréable moment. Il est temps maintenant de se diriger vers le 1er musée, situé à 10 minutes du centre de Modène.
Visite des musées Ferrari
#1- Le musée Enzo ferrari à Modène
Le musée n'est pas très grand mais on est saisi en pénétrant dans le hall principal de 2500 m2. Les voitures exposées sont très belles et superbement mises en scène dans cet espace futuriste et aseptisé. J'avoue avoir été assez fascinée par ces engins sortis d'un autre monde, alors que je suis pourtant assez peu sensible (pour ne pas dire hermétique) à l'"espèce" automobile.
Au delà des voitures, on y découvre l'homme derrière la marque au cheval cabré, de son enfance jusqu'à l'époque où il était pilote de course.
Toutes les 30 minutes, l'espace se transforme en un cinéma panoramique et un film de grande qualité retrace la vie incroyable d'Enzo Ferrari !
La salle des moteurs est également impressionnante. La visite est assez courte (1h en prenant son temps) et il est vraiment nécessaire de la compléter avec le musée de Maranello.
Il y a un simulateur de conduite dans ce musée mais c'est également le cas dans celui de Maranello.
#2- Le musée Ferrari à Maranello
Après un petit périple pour rejoindre ce second musée (normalement le musée met en place un système de navette reliant les 2 musées Ferrari, distants de 20 km, mais ce n'était pas le cas cet été donc il nous a fallu prendre un bus local et pas mal marcher), nous sommes arrivés (trempés car nous avons eu le droit à une belle averse, qui n'a même pas servi à nous rafraichir tellement il faisait chaud) au musée de Maranello, un musée très complet à ne pas rater ! C'est ici qu'Enzo Ferrari installa son usine en 1943. Depuis cette date, Maranello est non seulement le fief mais aussi le symbole de la ScuderiaFerrari. Outre le site de production (que nous ne visiterons pas car la visite se fait en bus et les avis quelque peu mitigés que j'avais pu lire m'ont amené à la conclusion que ça n'était pas indispensable), il comprend un circuit pour les essais et le fameux musée. On peut y voir des objets historiques, photos, voitures d'époque et monoplaces de course. L’exposition permanente est dédiée à la Formule 1 et aux Championnats du monde. Il y a également cinq salles qui offrent des expositions thématiques très intéressantes. On y trouve plusieurs simulateurs semi-professionels de Formule 1, avec différents circuits. J'avais réservé une session pour Colas et il a adoré. Après un rapide briefing (par chance nous sommes tombés sur quelqu'un qui parlait plutôt bien français), il a pu conduire son bolide pendant 7 minutes et les sensations étaient apparement vraiment réalistes. Petite pointe de vitesse à 336 km/h, il n'est pas prêt de revivre ça...
#3- Retour à Bologne
On aurait aimé rentrer à Bologne en Ferrari mais la réalité était toute autre...Il fallait marcher jusqu'à l'arrêt de bus, puis rejoindre la gare pour reprendre notre train...et les horaires de bus n'étant pas compatibles avec nos horaires de train, nous n'avions pas tellement d'autre choix que de prendre un taxi pour nos ramener à la gare de Modène, pour la modique somme de 35€...
Mais par chance/ou malchance, le taxi qu'on avait réservé en arrivant au musée nous a oublié...La jeune femme du musée, qui avait fini sa journée et habitait à Bologne (à 2 rues de notre B&B), était gênée de la situation et nous a donc gentiment proposé de nous raccompagner chez nous. Ce n'était pas une Ferrari mais cette belle situation nous a rendu encore plus heureux (en tout cas moi), d'autant plus que cette italienne était extrêmement sympathique, que ça m'a donné l'occasion de discuter avec elle pendant une heure (notamment de la gestion du Covid en Italie) et que comble du hasard, en plus de son poste au musée Ferrari, elle était aussi gérante de 2 agences de voyage. Nous avons partagé sur la période difficile que nous traversions... Une belle rencontre pleine d'humanité et de hasard, qui fait la beauté des petits comme des grands voyages.
Nous voilà donc rentrés bien plus tôt que prévu à Bologne, le temps d'aller prendre une petite douche puis de ressortir déguster notre première pizza chez Corten, Via Garibaldi. Une adresse sans chichi (dans une rue un peu trop passante) mais qui sert parait-il les meilleures pizzas de Bologne, et franchement, même si notre passage à Bologne sera trop court pour qu'on ait le temps de comparer, ce qui est certain c'est qu'elles étaient vraiment délicieuses !!
On a fini la soirée...par une petite glace chez Gianni (toujours parfum pistache pour Colas, moi je passe mon tour après la pizza...) suivie d'une 2ème tentative pour le cinéma en plein air sur la Piazza Maggiore, même si on savait bien que le verdict serait le même que la veille ;-)
Retour dans notre jolie chambre, aussi content l'un que l'autre de cette belle journée !
Dernière journée pour approfondir la visite de Bologne
On prend des forces avec un bon petit déjeuner avant d'affronter notre première épreuve de test PCR à l'étranger. Cela nous fait prendre conscience à quel point notre système est bien rodé en France... je m'étais renseignée au préalable et avait trouvé un laboratoire qui pouvait nous prendre sans rendez-vous cette matinée, mais le test comptant 40€, j'ai préféré creuser le sujet pour essayer de trouver moins cher... J'avais vu que la Croix Rouge faisait des tests gratuits dans la gare centrale mais je doutais que le type de document qu'ils nous remettraient seraient acceptés à l'aéroport donc j'ai préféré ne pas prendre le risque. Nous avons donc entrepris une tournée des pharmacies, qui faisaient pour certaines des tests antigéniques, mais uniquement sur rdv. Jusqu'à ce qu'on tombe sur LA pharmacie, sous les arcades de la Piazza Maggiore : la LloydsFarmacia Centrale, qui malgré le monde qui attendait à l'intérieur, a pu nous prendre comme par miracle immédiatement.
Après un test, complètement indolore, et qui s'apparente à priori plutôt à un auto test, on repart, en ayant compris que l'on recevrait les résultats par SMS, ce qui apparemment n'était pas le cas, car en milieu d'après-midi, toujours aucun résultat, et on repartait le lendemain matin... Nous sommes repassés à la pharmacie, avons eu du mal à trouver quelqu'un habilité à nous fournir un document officiel (le green pass en Italie) mais nous ressortons finalement avec notre sésame pour pouvoir rentrer ensemble en France, et pour la modique somme de 15€.
Entre temps nous avons continué à profiter de la ville, avons observé au gré de notre balade quelques-uns des 6 secrets de Bologne, comme les canaux cachés de Bologne (notamment celui de la Via Piella, que l'on découvre au travers d'une petite fenêtre dans le mur), l'illusion d'optique de la Fontaine Neptune ou les 3 flèches plantées dans une poutre du Corte Isolani.
Nous avons renouvelé l'expérience d'un déjeuner au marché qui nous avait bien plu à Modène. Nous avons jeté notre dévolu sur le Mercato di Mezzo, idéal pour déjeuner sur le pouce de bons produits locaux (charcuterie, pâtes fraiches, charcuterie, poulpes...). Attention certains stands facturent au poids donc on peut avoir de mauvaises surprises...
Direction ensuite l'Université de Bologne, visite à ne pas manquer à Bologne tant elle a un rôle centrale sur l'identité de cette ville.
Nulle part ailleurs en Europe se trouvent autant de palais et de maisons bourgeoises consacrés au savoir. Bologne est la première destination de la bourse d’échange étudiant Erasmus, et ce n’est pas un hasard puisque le philosophe Erasme a étudié ici et quand il est reparti, il a voulu transmettre ailleurs ce qu’il y avait appris. Cette université, fondée en 1088, est la plus ancienne université d'Occident, et assure à la ville sa réputation d'intellectuelle.
Elle est d'une extrême richesse en livres, mais aussi en souvenirs d’élèves prestigieux. Dante ou Copernic, pour ne citer qu'eux, y ont étudié. Dans les couloirs, on retrouve les blasons des grandes familles d’étudiants, toute la noblesse italienne, mais aussi la bourgeoisie : les Ferrari, Armani ou Pasolini.
Le bâtiment principal, nommé l’Archiginnasio, se visite en partie. A l'intérieur reste visible le Teatro Anatomico, un théâtre anatomique du XVIIe siècle, en bois de cèdre et de sapin (pour masquer l'odeur...), avec au centre une table en marbre, où l'on donnait les cours d'anatomie de la faculté de médecine et où l'on montrait aux étudiants la dissection des cadavres. Aujourd’hui, l’Archiginnasio est l’une des plus grandes bibliothèques du monde, riche, entre autres, de 15 000 éditions rares du XVIe siècle.
Les facultés de l’Université de Bologne se retrouvent aujourd’hui reparties à travers la ville. Son coeur historique se trouve au nord est de la Vieille Ville au 33 de la Via Zamboni. Nous n'avons pas eu assez de temps à y consacrer mais le quartier de l'université mérite de s'y attarder, en n'hésitant pas à pénétrer dans les différentes facultés, à admirer les fresques de tags, à faire une pause sur les placettes où se retrouvent les étudiants, à visiter le jardin botanique de l'université...
On poursuit la journée avec différents achats des spécialités culinaires de la région, en grande partie achetées chez Simoni, une belle adresse : parmigiano reggiano, mortadelle, Salame, vinaigre balsamique et bien sûr, la fameuse crema de Pistaccio. Heureusement on avait prévu le coup et nos valises étaient loin d'être remplies à l'aller.
Puis cette belle journée se finit en beauté avec apéro et dîner avec une autre famille de voyageurs fidèle aux services du Monde Cousu Main. Même contexte et même
contretemps que pour mon week-end avec mon fils, ils avaient offerts ce joli périple à leur fils fan de voiture pour ses 10 ans l'an passé, ont comme nous du décaler "légèrement" leur voyage,
qu'ils ont reprogrammé le même week-end.
Encore un joli hasard et une belle soirée de partage entre voyageurs.
Retour pour la France
Voyage tout aussi fluide qu'à l'aller, même si cette fois-ci on nous a demandé pass sanitaire et test au départ en Italie et à l'arrivée en France. L'inverse me serait resté au travers de la gorge vu le temps consacré à cette mission...
On quitte cette belle ville qu'on a déjà l'impression de bien connaître, et sa douce chaleur pour retourner dans notre grisaille française mais ravis de notre
voyage. Je me félicite d'avoir osé reprogrammer ce joli périple dans cette période où il est parfois plus simple de renoncer...
Ces beaux moments de partage et les souvenirs créés n'ont pas d'équivalent donc ça vaut bien quelques petites contraintes...
Donc pour conclure : vivement le prochain !!